Trente-huit personnes ont été tuées et 71 blessées dans l'attaque, samedi, revendiquée par les talibans d'une banque de l'est afghan prise d'assaut par des kamikazes, selon un nouveau bilan dimanche qui en fait l'attentat le plus meurtrier en Afghanistan depuis juin.
"Trente-huit personnes ont péri, parmi lesquelles 21 membres des forces de sécurité et 17 civils", au cours de l'attaque samedi de l'agence de la Kabul Bank à Jalalabad, a déclaré le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, Zemarai Bashary, à la presse.
Soixante-et-onze personnes, pour la plupart des civils, ont été blessées, a-t-il ajouté.Les assaillants, cinq kamikazes étaient vêtus d'uniformes de la police et de l'armée, a-t-il précisé. Samedi, le gouverneur de la province de Nangarhar, dont Jalalabad est la capitale, avait parlé de sept kamikazes. Ils ont pris d'assaut la banque, abattant des employés et des clients, dont de nombreux policiers venus chercher leur paie en ce dernier jour du mois en Afghanistan, avant de s'y retrancher et d'affronter la police durant plusieurs heures.
Quatre des kamikazes ont pu actionner leurs ceintures d'explosifs, mais le cinquième a été arrêté: "Il s'agit d'un Pakistanais du Nord-Waziristan", une zone tribale frontalière de l'Afghanistan réputée être une base arrière des insurgés talibans, a affirmé M. Bashary.
La Kabul Bank, principale banque privée du pays, est l'un des établissements bancaires versant les salaires des fonctionnaires, parmi lesquels policiers et militaires.
Le porte-parole des autorités provinciales, Ahmad Zia Abdulzai, a confirmé à l'AFP que le chef adjoint de la police provinciale ainsi que le chef de la police criminelle de la province avaient été blessés. Ils ont été transférés à la grande base américaine de Bagram, au nord de Kaboul, pour y être soignés.
Un témoin qui s'est présenté sous son seul prénom d'Ewazullah, se trouvait dans la banque quand les kamikazes ont surgi. Il a raconté samedi à l'AFP qu'ils avaient rassemblé les gens avant d'ouvrir le feu sur eux "aveuglément". Lui en a réchappé en se cachant dans un coin.
Les talibans, qui mènent une insurrection contre le gouvernement de Kaboul et les soldats étrangers qui le soutiennent depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition internationale, avaient revendiqué samedi l'opération auprès de l'AFP, par l'intermédiaire d'un de leurs porte-parole, Zabihullah Mujahid.
Cette attaque à Jalalabad est la plus meurtrière depuis un attentat suicide de juin 2010 au milieu d'un mariage dans la province de Kandahar, fief taliban dans le sud du pays, qui avait fait 50 morts et 87 blessés. Elle intervient après une attaque le 12 février, à partir d'un bâtiment situé en face, du siège de la police de Kandahar qui avait au moins 16 morts, et d'un attentat suicide au minibus piégé contre un poste de police de Khost (sud-est), vendredi qui a tué neuf personnes.
Malgré une présence accrue de policiers, Jalalabad avait retrouvé un aspect normal dimanche. La veille, la police avait fait interdire la circulation des véhicules et la quasi-totalité des magasins avaient baissé leur rideau.
L'est de l'Afghanistan est, avec le sud, bastion des talibans, considéré comme plus instable que le nord et l'ouest, même si l'insurrection a gagné du terrain hors de ses fiefs traditionnels depuis deux ans.
Nangarhar est frontalière du Pakistan, mais la situation y est meilleure que dans les provinces limitrophes. La ville de Jalalabad elle-même était considérée jusqu'ici comme relativement calme.
Environ 35 personnes ont été tuées et plus de 70 blessées dans l'attaque de samedi revendiquée par les talibans d'une banque de l'est afghan prise d'assaut par des kamikazes.
AFP . 20 février 2011.
